"La particularité du Tam, c'est l’exigence, la qualité et la variété des projets."
Arrivée au Tam à 14 ans, en 1987, par le biais des ateliers animés par Jean Tristan Morant. L’année suivant, on lui proposa un rôle de servante chez les adultes. Elle n’en partira plus.
Au Tam elle joue, met en scène, écrit , réalise et fait partie du comité d'administration.
Rôles que vous avez aimés interpréter ?
La Langouste dans Clérambard de Marcel Aymé, une prostitué au grand cœur et mon premier grand rôle au Tam et j’ai pris énormément de plaisir à jouer. C’était joyeux, il y avait cet effet de troupe que j’ai toujours aimé et nous prenions sans arrêt des fous rire !
La femme dans Des souris et des hommes de Steinbeck. Seule fille au milieu de tous ces gars, dans un décors qui nous transportait loin de Marcy, c’était dépaysant. C’était aussi une des premières fois où nous répétition d’une façon plus professionnelle et une exigence qui a aidé le TAM à élever la qualité de ses spectacles.
Vénus et la sirène dans Les Aventures du Baron de Münchausen. Faire Vénus à 43 balais, c’est gratifiant ! Et puis surtout, le rôle était vraiment déjanté avec cette Vénus qui draguait tous les hommes qu’elle croisait. Je l’avais affublé d’un accent « très distingué » qui m’amusait beaucoup. Quant au chant de la sirène, je prenais un malin plaisir à le rendre tout, sauf envoutant et c’était drôle de voir les réactions du public et des comédiens car je chantais vraiment comme une casserole. Je ne me suis jamais autant appliqué à chanter faux!!!
Quelle(s) pièce(s) du Tam avez-vous particulièrement aimé ?
Voir Le Cercle de Craie sur la scène du théâtre de la croix Rousse a été une vraie fierté. Et ils le méritaient car la pièce, mise en scène par Florence Mallet, était superbement bien joué.
Le Mystère Sherlock pour le travail des personnages et l’esthétique.
Loin de Reuil car le projet était très ambitieux et agrémenté de courts métrages que nous avions tournés.
Les Aventures du Baron de Münchausen. Là encore, l’effet de troupe était particulièrement agréable. C’était aussi un chalenge de réussir une pièce avec des décors aussi compliqués.
Qu’est ce qui fait, selon vous, la particularité du Tam ?
L’exigence, la qualité et la variété des projets.
Le fait aussi que la parité n’est pas du tout de mise chez nous !! Contrairement à la plupart des troupes amateurs qui comptent peu d’hommes, nous, c’est le contraire, nous avons plein de comédiens.
Avez-vous une ou des anecdotes de jeu ?
La fois où j’ai oublié de rentrer en scène ? J’étais dans les coulisses et je fumais tranquillement (oui avant nous fumions en coulisses !!!) quand on est venu me chercher car depuis plus de trois minutes ils improvisaient sur scène ! C’était pour la générale heureusement et du coup, je n’ai plus raté une seule entrée.
Il y a aussi une femme obèse que j’ai interprétée pour un courts métrage de Loin de Reuil. C’était une séquence que nous ne pouvions tourner qu’une seule fois car nous faisions une bataille de tarte à la crème. En plein milieu de la prise, j’ai commencé à perdre mes cuisses en mousses, elles glissaient le long de mes mollets ! A regrets, je me suis éclipsée pour ne pas faire rater la scène.
D’après vous, qu’est-ce qu’un bon interprète ?
Un(e) comédien(ne) riche en propositions, qui arrive à jouer naturellement tout en interprétant un rôle de composition. Et puis lâcher prise et s’amuser.
Quel comédien ou quelle comédienne pro vous inspire ?
Sans hésiter :
Christian Heck de la comédie Française. Une pépite.
Lionnel Astier, ses personnages ont de l’épaisseur.
Christopher Waltz, il a le don de sublimer les rôles de méchant.
Tous trois sont de merveilleux acteurs, drôles et pointus. Les regarder jouer équivaut à un cours d’art dramatique.
Chez les filles, Camille Cotin. Elle a le sens du rythme et peut tout jouer. C’est une bosseuse, ça se voit.
En quelques mots, parlez-nous d’une œuvre que vous aimez ?
Ce n’est pas une pièce de théâtre mais rien que d’y pensé j’en ai des frissons : le Boléro de Ravel du chorégraphe Maurice Béjart. Au centre de la scène, il y a une scène ronde et rouge où évoluait la danseuse Sylvie Guillem. Autour, torse nu, les danseurs du ballet de Tokyo. Envoutant, hypnotisant. J’ai vu ce spectacle 4 ou 5 fois avec toujours autant d’émotion.
Qu’est-ce qui vous a motivé pour écrire et mettre en scène une pièce du Tam, une pièce sur l’écologie ?
Parce que désormais, rien n’est plus important que la crise climatique. Comme à dit Aurélien Barreau « si ce combat est perdu, tous les autres le seront aussi ». Je veux donc faire partie de ceux qui se bougent, de ceux qui font leur part. Je porte ce projet depuis longtemps et avec le TAM, j’ai trouvé des personnes concernées et sensibilisées qui m’ont aidé à ce qu’il prenne forme. Il y a aussi les courts-métrages issus de la pièce, que nous avons tourné quand les salles étaient inaccessibles à cause de la pandémie. Cela nous a permis de rester en contact et de jouer tout en portant notre message un peu plus loin que la confidence d’une salle de spectacle.
Vous pouvez visionner ces courts-métrages ici !
Clérambart - Marcel Aymé - 1993
Le Baron de Münchhausen - 2017
Etat des lieux - Plastico-dépendant
Inspiré par un interview de Nathalie Gontard, chercheuse et spécialiste du plastique.
Tous les chiffres, aussi incroyables qu'ils semblent être, sont vrais.
Etat des lieux - Achats en cascade
Tout commence par un presse agrume désuet qu'il faut absolument remplacer...
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